NOUVEAUTES LIVRES ET MAGAZINES
Août 2021 |
Les Ailes
Nouveau magazine consacré uniquement à l’Aviation Française….il faut du courage pour lancer un nouveau magazine sur un sujet relativement pointu par ces temps troublés !
Au sommaire de ce N°01: - Dossier : Bloch 155 Plus loin plus vite plus for t Avec 170 photos et illustrations, 2 cartes, le plan du Bloch 155 et 19 profils.
Le mois dernier je ne l’avais pas encore lu, c’était donc juste une annonce. Aujourd’hui je l’ai lu et je peux donc en parler. Le sommaire est particulièrement alléchant avec de la variété (les hommes, les machines, l’histoire, les camouflages) et de la cohérence (tout est focalisé plus ou moins « 2e guerre mondiale », les auteurs n’ont –intelligemment– pas essayé de faire le « de tout, un peu » qui au final ne satisfait personne. Là on a un respect des règles du théâtre classique : unité de temps (2e GM), de lieu (territoire français incluant « l’Empire ») et d’action (l’Armée de l’Air). L’article « warbird » sur la restauration du Salmson Cri-Cri vient hélas un peu perturber cela, mais cela semble à la mode (d’autres magazines d’histoire de l’aviation –et du véhicule militaire– ont tourné magazines de restauration de véhicules anciens au fil du temps….). De même la partie « maquette » est limitée à de petites touches ce qui parait justifié : aujourd’hui il y a des magazines dédiés aux maquettes, nous ne sommes plus en 1969 !
Ensuite voyons le contenu en commençant par le plus gros :le dossier de 38 pages consacré au MB 155 est une excellente idée et bien composé avec une remise en contexte dans la lignée des MB15x, un descriptif de l’appareil, sa carrière opérationnelle et ses camouflages et marques (bizarrement aucune reconstitution du camouflage des ailes n’est proposée). Et on conclut sur un superbe plan moderne (il semble qu’il n’existe rien d’époque) au 1/48. Tout pour l’amateur / historien / maquettiste etc…J’attends avec intérêt les futurs autres dossiers... L’article sur les collimateurs OPL R.X.39 est une excellente idée dont on peut espérer qu’elle sera continué avec d’autres équipements : postes radio, extincteurs, siège pilote etc… L’article sur Pierre Mendès-France apporte une touche d’humain dans ce qui pourrait n’être que tôle et boulons. De plus étant à la base un homme politique il a une vision et une vie qui ne se limite pas à des impressions de vol...là aussi j’espère que ces articles sur les hommes ne se limiteront pas aux « as » et autres et que les constructeurs, ingénieurs de bureaux d’étude, mathématiciens et mécaniciens seront aussi à l’honneur... Les Tiger Moth en Indochine apportent une double touche d’exotisme : avion d’origine étrangère et loin de la Métropole. L’étude sur les Marques et Peintures est surtout là pour mettre l’eau à la bouche et inciter à lire les articles des numéros suivants. Peut-être l’élément manquant à cette bonne sauce c’est l’aspect stratégique ? Mais indiscutablement si ce magazine continue sur sa lancée il parait bien placé pour être pour l’aviation française ce que le toujours excellent Guerre Blindés et Matériels (d’un autre éditeur mais auquel M. Comas contribue régulièrement) représente pour les armes terrestres.
Tous mes remerciements à Lela Presse pour l’exemplaire présenté ici |
The Aviation Historian n°36 (en anglais)
Au sommaire très diversifié (il peut paraître étonnant que j’approuve la diversité ici alors que j’encense la cohérence des Ailes juste au-dessus, mais ici l’intérêt vient de l’aspect extrêmement pointu de chacun des sujets traités : tout est étudié « par le petit bout de la lorgnette » : non pas « les avions de reconnaissance de la RAF » mais « les B-29 de reconnaissance » ou « eut-il été intéressant de reporter le cockpit tout à l’arrière sur un Spitfire de photo-reco? » etc…)
· courrier des lecteurs · The westland affair (les implications politiques de la crise industrielle de 1985-86 au sein de l’industrie aéronautique britannique) · The original photo-bombers (les B-29 de reconnaissance du SAC) · Jean de Chappedelaine (2e) · Hunter 80 (programme de modernisation suisse de 1980) · A missed opportunity ? (la question des Spit photo-reco avec cockpit reporté à l’arrière) · The golden age ? (les grands hydravions de ligne vus par...leurs passagers) · The world’s smallest air force (F-51D au Costa Rica) · A question of calibre (pourquoi la RAF s’est-elle entêtée sur le calibre du 7.62 au lieu de passer au 12.7, voir au 13 mm) · La compañia de aviacion faucett 1928-1999 · Victor + Martel (le projet d’équiper des bombardiers Victor de missiles Martel durant les Malouines) · American aviators in Japan (1911-1917) · Canada’s ice patrol (les DC-4 canadiens en patrouille anti-iceberg) · Revues de livres · Revue de livres...anciens · Lost & found : photos énigmatiques · Monsieur Delprat’s Flying Summerhouse (un pionnier français à Londres avec une improbable machine volante) · Of the beatten track : reliques et pots de fleurs
Voilà qui devrait vous donner une idée de la diversité des sujets abordés par TAH.
With all best thanks to TAH for the review copy.
http://www.theaviationhistorian.com/ |
Du Focke-Wulf 190 au NC 900 / usines souterraines et blindées en France par René Bouvier-Belleville V et Philippe Couderchon avec la participation de François Iglesia, Profils couleurs de Vincent Dhorne, couverture de Serge Jamois, chez Lela-Presse
Ce livre est la réédition d’un ouvrage de 2018 que j’avais manqué à l’époque. Les auteurs sont de ceux qui croient que pour bien traiter le « bleu de la cocarde », il faut commencer par le « rouge ». Ainsi pour aborder les NC 900, leur utilisation par le Normandie-Niémen et autres, ils commencent par examiner leur construction, en tant que continuation de la réparation des Focke-Wulf 190 allemands par les Front-ReparaturBetrieb administrés par la société allemand AGO...dont en particulier celui de Cravant...qui avait commencé, avant guerre comme une usine de production de LéO 45 à l’épreuve des bombes… car oui ce ne sont pas les allemands qui ont inventé les usines souterraines en 1944 mais les français en 1939-40!. C’est pourquoi ce livre commence...en 1939 avec les travaux de conception et de construction réalisés par les français avec comme objectif de produire des avions à l’abri des bombes. En particulier l’Atelier de l’Air de Cravant est un sujet détaillé. Dans une 2e partie les auteurs s’intéressent aux Focke-Wulf 190 réparés en France durant la guerre. La 3e partie qui est la plus détaillée (page 196 à 430) concerne la production des Focke-Wulf renommés AACr puis NC 900 … en particulier dans l’usine souterraine de Cravant et leur utilisation par l’Armée de l’Air et la Royale. Au final il y a plusieurs annexes avec des tables de production, un photoscope de l’avion conservé au Musée de l’Air etc… La mise en contexte ne s’arrête pas là : les nombreux aspects économiques et politiques sont traités et on en apprend beaucoup sur les Sociétés Nationales de la période 1944-1950, en particulier Aérocentre. Cet ouvrage s’appuie sur des dizaines de témoignages, des centaines de photos et de très nombreux documents allemands, français et alliés. En terme iconographique : · plus de 700 photos d’époque · Plus de 150 croquis, cartes… · 25 profils couleurs
Cet ouvrage est un must qui en pratique détaille : · les plans français d’usines blindés ou souterraines · La réparation des avions allemands durant la guerre · La politique de relance industrielle en France durant la deuxième partie des années 40 · La politique de réarmement de l’Armée de l’air à l’issue de la guerre · La construction des NC 900 et les différences avec les Fw 190 A (incluant photoscope) · Le moteur BMW 801 · L’usine de Cravant (avec plans etc…) · L’appréciation du NC 900 par ses constructeurs et ses utilisateurs.
In-con-tour-nable !
Avec tous mes remerciements à Lela-Presse pour la fourniture de l’exemplaire présenté ci-dessus. |
Les Junkers JU-52 et AAC.1 Toucan sous nos cocardes par Pierre Cornu, Gilbert Millas et Richard Queurty, plan et profils de Patrice Gaubert chez Lela Presse
Un autre avion allemand produit en France et un traitement totalement différent de celui de l’ouvrage précédent. Ici on se concentre sur les unités, les souvenirs d’anciens (avec de nombreuses anecdotes « croustillantes » sur ce que pouvait être un vol de guerre sur Toucan. Les 44 premières pages concernent l’exportation et l’utilisation de Junkers 52 dans différents pays du monde. De la page 46 à 251 chaque unité ayant utilisé le AAC-1 / Ju-52 est passée en revue C’est le gros morceau de ce livre et avec les nombreux témoignages d’anciens personnels navigants , çà se lit comme du roman...sauf que c’est du vrai. Les 50 pages suivantes, concernent la description technique de l’AAC.1 (mais pas du Junkers Ju 52...on ne connaitra jamais les différences… d’ailleurs dans les témoignages il est bien dit qu’en unité on ne faisait aucune différence…). Cette section est accompagnée d’un beau plan au 1/100 de P. Gaubert Ensuite 80 pages recensent tous les AAC-1 avec toutes leurs différentes affectations. Les auteurs ont essayé d’illustrer chaque appareil par une photo… gros travail de recherche et un aspect très utile aux maquettistes. De la page 380 à 385, ce sont les Ju 52/3m ex-Luftwaffe qui sont recensés (mais seule leur vie française est listée, comme les auteurs le précisent « il y a toujours un doute sur l’identité allemande de la plupart de ces Ju 52/3m ») De la page 388 à 434 les auteurs présentent avec plans et photos (aériennes surtout) les « principaux aérodromes fréquentés en Indochine » Et on termine avec 38 superbes profils de P. Gaubert, manifestement réalisés d’après photos (mais les photos sources ne sont pas indiquées). Je n’ai pas compté le nombre d’illustrations mais sachez qu’il y a au moins 40 photos couleurs d’époque plus celles prises dans les musées plus les très nombreuses (800 indique l’éditeur) illustrations N/B. A ce sujet, il m’est parfois arrivé de critiquer certains ouvrages dans lesquels l’illustration consiste à plus de 50% de « trombinoscopes » de pilotes. Ce n’est pas le cas ici. A l’exception du chapitre sur les aérodromes indochinois (vues aériennes / cartes) tout le reste des illustrations ce n’est que des avions ! En conclusion : un travail impressionnant de recensement des AAC-1 et des Ju 52 utilisés par les forces armées françaises...dommage quand même que les différences entre les deux appareils ne soient pas explicitées d’autant que les ouvrages antérieurs sur le Ju 52 ne consacrent qu’une part infime de leur pagination au Toucan...c’est dire que le travail de Pierre Cornu, Gilbert Millas, Richard Queurty, et Patrice Gaubert était nécessaire !
Remerciements à Lela-Presse pour la fourniture de l’exemplaire analysé ici. |
Forty years of Airfix toys par Jeremy Brooks chez Crowood
En anglais
Commercialisé juste avant le début de la pandémie (2019) cet ouvrage intéressant éclaire tout un pan de l’activité de Airfix que nous connaissons peu en France : la production de jouets. Il faut d’ailleurs préciser que les productions « maquettes » et « jouets » de la firme anglaise sont assez fortement imbriquées : ainsi les soldats et les forts sont considérés « maquettes »...mais les véhicules en polythène sont « jouets », les wagons et accessoires de trains HO/OO sont à monter donc « maquettes » , les rails, circuits et matériel roulant motorisé ou non sont « jouets ». Scalecraft, une marque de maquette rachetée par Airfix fut directement intégrée à la gamme « jouet »…et je ne vous parle pas des circuits de « slot-racing » eux aussi avec l’ambigüité voitures+pistes : jouets, accessoires et figurines : maquettes. A côté de tout cela il y a les jeux de plateau divers, la gamme Meccano et Dinky Toys qui passa les années 70 dans l’orbite Airfix, le jeu de construction à base de briques Betta Bilda, les différents jeux d’initiation aux arts (notamment peinture), les pistolets à amorces, les Weebles, les puzzles, la poupée de Farrah Fawcett….etc. Tous ces jouets sont listés par années avec de nombreuses anecdotes liées à leur conception ou leur production...et même les souvenirs de l’auteur du temps où il jouait avec. Certains sujets comme le « slot » ou les trains bénéficient de chapitres dédiés.
En résumé : un complément essentiel aux nombreux livres parus sur l’aspect « maquette » de la firme Airfix.
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