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LES AVIONS DANS LES AVENTURES DE TINTIN

LES 7 BOULES DE CRISTAL (1943)
Nos héros s'envolent vers l'Amérique du sud abord d'un Short Sunderland… civilisé et jaune. Matériel britannique étonnant en cette année 1943 . A noter une sorte d'anticipation car la version civile Short Sandrigham n'est sortie qu'en 1946 (à moins qu'il ne s'agisse d'un remaniement discret de la BD lors de sa mise en album ?) AIRFIX a produit la version militaire (Short Sunderland) au 1/72.

LE TEMPLE DU SOLEIL (1946)
pas d'avion dans cette BD

AU PAYS DE L'OR NOIR (1948 - 1971)
Dans cette BD commencée en 1940, interrompue par l'occupation allemande, terminée en 47 et remaniée deux fois par la suite n'apparaît que brièvement un Spitfire . Initialement aux couleurs de la RAF (« Sand » et « Neutral Grey ») dans la première édition il est devenu aux marques de l'Emirat du Khemed dans l 'édition actuelle sans changements autres que la cocarde. Ceci reflète l'évolution de la situation politique locale, les Anglais ayant abandonné la Palestine en 1948. BLUE RIDER a produit une planche de décalque pour la version Khémédi au 1/72. Pour la maquette vous n'avez que l'embarras du choix suivant votre échelle favorite. Ces quelques cases aéronautiques méritent qu'on s'y attarde : après tout le « Spit » n'est-il pas l'archétype de l'avion de chasse des années 40 ? Déjà on peut noter que le modèle représenté est la version de reconnaissance désarmée PR mk XI du célèbre chasseur mk IX (celui qui couvrit le débarquement en Normandie) . Ces deux versions étaient engagées au-dessus de la Palestine par les Squadron 32 et 208 en 1948/49. De manière « amusante » les Egyptiens depuis 1946 et l'embryonnaire force aérienne Israélienne à partir de 1948 utilisaient aussi des Spitfire de ces mêmes modèles. Les derniers combats aériens du Spitfire eurent donc lieu contre d'autres Spitfire au dessus du « Khemed ». Par exemple en 1949 des Spitfire de reconnaissance anglais furent abattus par des Spitfire qu'ils avaient cru britanniques sur la foi de leur camouflage et de leur casserole d'hélice rouge (couleur en effet peu courante sur une casserole d'hélice de Spit…et pourtant voir les illustrations dans Tintin !)

Spitfire mkIX mis au standard mk XI . Maquette d'origine KP (le Airfix est franchement trop daté) avec la décoration RAF de la première mouture de l'Album

OBJECTIF LUNE (1950)
Nos héros rejoignent la Syldavie à bord d'un DC-6 SYL-IFO (numéro de série IFB-3415 ( ? ? ?) de la Syldair (métal naturel à parements rouges) (notez l'erreur de continuité : dans tous les autres albums où elle apparaît : l'immatriculation Syldave est « SY » et non « SYL »). Le DC6 était utilisé à l'époque par la SABENA d'où la facilité que pouvait avoir Hergé à obtenir de l'information. HELLER a produit un kit au 1/72 de ce type d'avion. La Zekrett Politz Syldave utilise pour la surveillance des accès à l'usine atomique un rare Hiller Commuter militarisé peint en rouge avec l'immatriculation BH+15. La cocarde militaire Syldave semble être dérivée par combinaison des marques polonaises (échiquier à quatre cases rouges et blanches), hongroise du temps de guerre (croix blanche dans un carré noir et couleurs de queue rouge, blanche et verte). L'immatriculation pourrait également rappeler les immatriculations hongroises de l'époque. Ces choix montrent que la Syldavie pays d'Europe Centrale situé au-delà  de la Tchécoslovaquie (voir l'escale à Prague dans le « Sceptre d'Ottokar ») est politiquement orienté à l'Ouest , bien qu'ayant des caractères slaves/russes marqués (l'alphabet, les uniformes, voir le « look » massif des voitures…). Le Hiller reste pourtant une machine rare, construite à deux exemplaires en 1948 et envisagé comme hélicoptère « citadin » pour remplacer les voitures, , un concept qui resta un rêve des fifties. A la connaissance de l'auteur il ne fut jamais proposé en version militaire, ni à l'Armée Américaine, ni à aucune armée étrangère.
Un avion de largage d'agents
genre Lysander est utilisé par les Bordures pour parachuter des espions . Le Lysander est surtout connu pour ses atterrissages au clair de Lune en France occupée pour le compte de la Résistance.
Les fusées sont de deux types : une fusée-sonde de petite taille (XFLR-1) et la grande fusée lunaire. Il ne fait aucun doute que la XFLR-1 est inspirée du prototype de la fusée sonde française Véronique , en particulier dans ses proportions et ses marquages : carreaux rouges et blanc. L'usage de carreaux sur les fusées avait été introduit par von Braun sur ses fusées Agreggat 4 (plus connue sous leur nom de propagande de « V2 ») afin de pouvoir suivre aisément au théodolite la course de la fusée et en particulier ses éventuelles rotations le long de son axe de vol. Ces rotations sont en effet généralement l'indice d'un mauvais équilibrage qui bien souvent se termine par un crash. Ce genre de marquage fut ensuite continué sur les fusées spatiales américaines.. H
ELLER a produit un kit au 1/30 de cette Véronique prototype (avec une grande planche de décalcomanies pour les damiers) mais ce kit est aujourd'hui un « collectible » par lui-même. Remarquez d'ailleurs qu'il n'est pas possible d'utiliser une Véronique comme représentation de la XFLR-1 car cette dernière a 3 stabilisateurs contre 4 pour la fusée Française historique. Le terme XFLR-1 semble être un pléonasme franco-anglais signifiant « eXperimental Fusée Lunaire Rocket n°1 ».
La fusée lunaire est un concept purement « hergéen » pour son apparence extérieure (mais les damiers rouge et blanc sont continués de la XFLR-1) mais les aménagements intérieurs sont une copie fidèle de ceux proposés dans le livre « l'Astronautique » du spécialiste français, pionnier de l'Astronautique, Alexandre Ananoff.

Modèle de fusée lunaire de Tintin en 9 pièces vu chez un bouquiniste parisien . Il s'agirait d'un accessoire de PLV lors du lancement initial de la BD ce qui paraît étonnant compte tenu que pour le 40e  anniversaire tout ce qu'a proposé l'éditeur c'est un modèle en carton plat (et faux puisqu'à 4 empennages).  L'absence de tout détail de surface ferait plutôt penser à un prototype d'un jouet avorté faute de droits peut-être ?

ON A MARCHE SUR LA LUNE (1952)

pas d'avion

L'AFFAIRE TOURNESOL 1954
Tintin (qui a appris à piloter un hélicoptère maintenant) poursuit les kidnappeurs de Tournesol avec un Bell HTL-3 rouge F-VRDC. Il existe des kits de Bell 47D /G chez MRC, REVELL (1/35) et PAVLA (1/72) qu'il faudrait modifier en version antérieure HTL-3. 12 exemplaires de cette variante, la seule à fuselage entièrement recouvert, furent construits pour l'US Navy et le Brésil en 1950. Les engins de l'US Navy furent utilisés par…les Marines en Corée. D'autres variantes du Bell 47 furent abondamment utilisées en France, en Belgique et en Suisse (y compris en version militaire) mais aucune de ce sous type.  On peut s'interroger sur l'immatriculation. Compte tenu de l'époque qui voyait les débuts de l'hélicoptère, peut-être faut-il y voir une mauvaise transcription de F-WRDC ? F-W est une immatriculation pour prototype en France.
Les ravisseurs quittent la Suisse à bord du
Beech Bonanza SY-ONF Bleu et blanc (kit au 1/72 chez EIDAI, au 1/48 chez ACADEMY) . Cet appareil fit son premier vol en 1947 et a depuis été constemment amélioré. C'est l'un des rares  appareils à avoir un empennage en V. Nos héros se rendent en Suisse à bord du Convair CV-440 OO-AWS de la Sabena (ce dernier appareil étant probablement un authentique avion de la compagnie aérienne Belge). Hélas aucun appareil Bordure ne nous est montré…si ce n'est l'avion de ligne Genève-Zbrodj qui pourrait être un Convair Liner aux couleurs de la compagnie aérienne bordure (qui aurait en ce cas des parements jaunes et rouges). Il est possible que le choix du Convair Liner ait en ce cas été motivé par le fait que la SABENA venait justement de revendre les siens à la LOT Polonaise !

Bonanza au 1/72 de chez Eidai/Grip avec décalques issus d'une planche Tauro Models

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